Marie-Madeleine

Marie Madeleine, ou Marie de Magdala, appelée aussi Marie la Magdaléenne dans les Évangiles, est dépeinte dans les textes comme une disciple de Jésus de Nazareth, qui le suit jusqu'à ses derniers jours. 

Elle représente une importante figure du christianisme, et est mentionnée au moins douze fois dans les quatre Évangiles canoniques, plus que la plupart des apôtres. 

Son surnom de « Magdaléenne » semble signifier qu’elle est originaire de Magdala, une ville de pêcheurs sur la rive occidentale du lac de Tibériade, en Galilée. 

Le chapitre 8 de l’Évangile selon Luc la cite comme l’une des femmes qui ont soutenu le ministère de Jésus « à partir de leurs ressources », ce qui sous-entend qu’elle était riche. 

Les quatre Évangiles la désignent, seule ou au sein d’un groupe de femmes qui inclut la mère de Jésus, Marie, comme la première à témoigner du tombeau vide et de la Résurrection de Jésus, en particulier l'Évangile selon Jean, écrit vers 90 avec une fin probablement ajoutée au IVe siècle. L’Évangile selon Marc en fait la femme chargée d'annoncer la Résurrection aux apôtres. 

Marie Madeleine est ainsi connue comme l'« apôtre des apôtres » par plusieurs Pères de l'Église. 

L'Église de Rome considère aussi, à partir du pape Grégoire Ier, au vie siècle, que Marie de Magdala ne fait qu'une avec Marie de Béthanie (Luc 10:39) ainsi qu'avec la pécheresse anonyme qui oint le Christ de parfum (Luc 7:36-50), ce qui propage l'idée que Marie Madeleine était une prostituée repentante. 

Au Moyen-âge, d’autres légendes émergent, développant le mythe de la beauté de Marie Madeleine, et un voyage supposé dans le sud de la Gaule. 

L'assimilation de Marie Madeleine à une pécheresse fait encore débat dans les années précédant la Réforme protestante, puis la Contre-Réforme catholique la définit comme symbole de la pénitence. Cette position est abandonnée en 1965 par l'Église catholique après Vatican II. 

En 1969, le pape Paul VI supprime l’identification de Marie Madeleine avec Marie de Béthanie la « pécheresse » : sainte Marie Madeleine est alors célébrée, comme dans l’Église orthodoxe, le 22 juillet, tandis que Marie de Béthanie l'est avec sa sœur Marthe le 29 juillet. 

En 2016, le pape François demande que Marie Madeleine soit appelée « l’apôtre des apôtres ». L'Église orthodoxe, depuis Jean Chrysostome, fait la distinction entre ces personnages, de même que les Églises protestantes.

 

Biographie détaillée, par Mélissa Chemam

Marie Madeleine, ou Marie de Magdala, appelée aussi Marie la Magdaléenne dans les Évangiles, est dépeinte dans les textes comme une disciple de Jésus de Nazareth, qui le suit jusqu'à ses derniers jours. Elle représente une importante figure du christianisme, et est mentionnée au moins douze fois dans les quatre Évangiles canoniques, plus que la plupart des apôtres. Son surnom de « Magdaléenne » semble signifier qu’elle est originaire de Magdala, une ville de pêcheurs sur la rive occidentale du lac de Tibériade, en Galilée.

Le chapitre 8 de l’Évangile selon Luc la cite comme l’une des femmes qui ont soutenu le ministère de Jésus « à partir de leurs ressources », ce qui sous-entend qu’elle était riche. Les quatre Évangiles la désignent, seule ou au sein d’un groupe de femmes qui inclut la mère de Jésus, Marie, comme la première à témoigner du tombeau vide et de la Résurrection de Jésus, en particulier l'Évangile selon Jean, écrit vers 90 avec une fin probablement ajoutée au IVe siècle. L’Évangile selon Marc en fait la femme chargée d'annoncer la Résurrection aux apôtres.

Marie Madeleine est ainsi connue comme l'« apôtre des apôtres » par plusieurs Pères de l'Église.

L'Église de Rome considère aussi, à partir du pape Grégoire Ier, au vie siècle, que Marie de Magdala ne fait qu'une avec Marie de Béthanie (Luc 10:39) ainsi qu'avec la pécheresse anonyme qui oint le Christ de parfum (Luc 7:36-50), ce qui propage l'idée que Marie Madeleine était une prostituée repentante.

Au Moyen-âge, d’autres légendes émergent, développant le mythe de la beauté de Marie Madeleine, et un voyage supposé dans le sud de la Gaule.

L'assimilation de Marie Madeleine à une pécheresse fait encore débat dans les années précédant la Réforme protestante, puis la Contre-Réforme catholique la définit comme symbole de la pénitence. Cette position est abandonnée en 1965 par l'Église catholique après Vatican II.

En 1969, le pape Paul VI supprime l’identification de Marie Madeleine avec Marie de Béthanie la « pécheresse » : sainte Marie Madeleine est alors célébrée, comme dans l’Église orthodoxe, le 22 juillet, tandis que Marie de Béthanie l'est avec sa sœur Marthe le 29 juillet.

En 2016, le pape François demande que Marie Madeleine soit appelée « l’apôtre des apôtres ». L'Église orthodoxe, depuis Jean Chrysostome, fait la distinction entre ces personnages, de même que les Églises protestantes.

Histoire, plus en détails, selon les Évangiles

Dans la Bible Marie-Madeleine est explicitement nommée dans :

  • l’Évangile selon Luc, où elle a été exorcisée (Lc 8, 1-3),

  • les Évangiles où elle est au pied de la croix (Jn 19, 25-27)

  • l’Évangile selon Jean, elle rencontre Jésus ressuscité (Jn 20, 1-31)

L’histoire de l'interprétation l'a aussi reconnue sous les traits de :

  • Marie, la sœur de Lazare, qui oint les pieds de Jésus à Béthanie (Jn 12, 1-13),

  • ou la pécheresse pardonnée anonyme qui oint les pieds de Jésus au chapitre 7 de l’Évangile selon Luc.

Selon Le Monde, les textes ne donnent que peu de détails sur sa vie. Elle est l’une des rares femmes à être nommée pour elle-même, et non en tant que « mère de », « femme de » ou « sœur de », mais on ignore tout de sa situation familiale et conjugale.

Selon les revues théologies, Marie Madeleine faisait partie des femmes de Galilée qui suivaient Jésus et l’assistaient de leurs biens, par gratitude pour une guérison obtenue. Le surnom de Madeleine, accordé à Marie signifie probablement qu’elle était originaire de Magdala (Mt 15, 39).

Les Évangiles donnent une grande place à Marie-Madeleine. Selon ces textes, elle fait partie des femmes qui assistent à la crucifixion de Jésus et découvrent le tombeau vide.

Selon Matthieu, Marc et Jean, Marie-Madeleine figure parmi les femmes qui, les premières, reçoivent l’annonce de la résurrection, avant les disciples.

Selon l’Évangile de Jean, elle a même eu le privilège d’assister à la première apparition de Jésus en personne (Jn 20, 1-18). C’est elle qui va ensuite annoncer la résurrection du Christ aux disciples, en particulier à Pierre.

Jésus l’aurait libérée de sept démons (cf. Mc 16, 9), ce qui ne signifie pas forcément qu’elle était une pécheresse.

L’Évangile de Jean distingue soigneusement Marie-Madeleine de Marie de Béthanie.

Celui. De Luc la présente en Lc 8, 2, ne faisant aucun lien avec la pécheresse de Lc 7.

Les trois femmes seraient donc vraisemblablement distinctes, bien que par la suite, elles ont souvent été confondues. C’est pourquoi on a fait de Marie-Madeleine l’archétype de la pécheresse (peut-être même de la prostituée) repentante et pardonnée.

Proche privilégié de Jésus, le Christ aurait donc dispense à Marie Madeleine son enseignement de manière privilégiée.

Interprétation

Marie Madeleine est celle qui reconnaît le Ressuscité, au moment où le Christ prononce son nom : « Marie ! ».

Selon un article de Mgr Bruno-Marie Duffé dans La Croix (le 10/08/2021), “Marie-Madeleine, femme, amie et apôtre du Christ mort et ressuscité, nous touche en effet, dans les trois dimensions constitutives de notre condition humaine et croyante: notre identité d’homme ou de femme, notre affect et notre foi. Les trois dimensions de notre être, à la fois fragile et assoiffé d’absolu.”

Il continue : “C’est l’Évangile selon saint Jean, et précisément le chapitre 20 de cet Évangile, qui fait mémoire de l’expérience de la résurrection du Seigneur, telle qu’elle est donnée à vivre à la Communauté des Apôtres... que nous rencontrons Marie-Madeleine, Apôtre.”

Et : “On remarquera que saint Jean évoque l’expérience pascale qu’elle va vivre, au matin de la Résurrection, en reliant, de manière forte, cette rencontre bouleversante qu’elle fait avec le Ressuscité et l’expérience des Apôtres Pierre et Paul, venus, eux aussi, se recueillir auprès de Celui qu’ils croient endormi dans la mort.”

Il explique aussi que “La dimension somatique est centrale dans cet Évangile. On y voit les deux disciples qui courent vers le tombeau. Marie-Madeleine, quant à elle, cherche le corps de Celui qu’elle aime et ne le trouve pas. Les longes qui ont enveloppé le corps de Jésus sont déposés à terre. Le corps de Jésus n’est plus là. Et Marie-Madeleine pleure. Ses larmes signifient l’expérience de l’absence. Il faudrait dire l’absence présente qui précède une nouvelle présence, en plénitude.”

De cette idée, la philosophe Simone Veil a écrit dans on livre La pesanteur et la grâce : « Celui que nous aimons est absent. Cette absence nous conduit à le rencontrer autrement. »

Féminisme religieux ?

Pour nombre de théologiens féministes, l’Église aurait été victime d’un patriarcat séculaire assimilant la dame de Magdala à une prostituée, pour mieux la déshonorer et refuser aux femmes toute leur place.

Or, la “vraie” Marie de Magdala représenterait beaucoup plus que cela : la solidarité avec les mourants, la loyauté même face à la mort, le courage, la créativité, la persévérance.

Mais, selon la théologie ancienne, la gloire de Marie-Madeleine résiderait précisément dans le fait qu’elle aurait été une prostituée pardonnée et convertie : « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort » (1 Co 1,27).

En refusant l’image de la prostituée, de l’extatique ou de la sainte, ce serait le rapport direct à Dieu, la grâce, qui serait refusé. Récuser la gloire de la prostituée pardonnée, préférer la vertueuse moderne, n’est-ce pas encore souscrire à la morale bourgeoise ?

Dans son livre Marie-Madeleine. De la pécheresse repentie à l'épouse de Jésus (Paris : Cerf, 2008), Régis Burnet se demande même « Pourquoi réduire Marie-Madeleine à l’oppression féminine, quand elle est aussi une image de la libération humaine ? »

À lire :

Le Monde :
Apôtre oubliée, femme de Jésus, icône féministe : qui est Marie-Madeleine ?
Figure importante des liturgies de Pâques, Marie de Magdala – ou Marie-Madeleine – tient une place centrale dans les Evangiles. Mais la compréhension de cette figure, qui inspire aujourd’hui les courants féministes chrétiens, a été déformée par de nombreuses légendes, dont certaines ont la peau dure.
https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/04/10/apotre-oubliee-femme-de-jesus-icone-feministe-qui-est-marie-madeleine_6168902_6038514.html

Marie-Madeleine, l’apôtre du Christ
La Croix, 2021
https://www.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine-lapotre-Christ-2021-08-10-1701170204

Marie-Madeleine était-elle la compagne de Jésus-Christ ?
Par Alain Houziaux, dans Études théologiques et religieuses, 2006/2 (Tome 81), pages 167 à 182
https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2006-2-page-167.htm

À voir :

Mary Magdalene (2018)
Drame historique de Garth Davis
Avec Rooney Mara, Joaquin Phoenix, Chiwetel Ejiofor
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=d385fB-94aU

Qui est Marie-Madeleine ?
La Croix, Par Marguerite Lefebvre, le 28/06/2019, Modifié le 18/07/2022
https://www.la-croix.com/Definitions/Bible/Video-Marie-Madeleine-2019-06-28-1701032069

Dans les Évangiles, Marie de Magdala est le premier témoin de la résurrection de Jésus, qu’elle semble avoir suivi depuis ses débuts.
Lien YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=6zKaWDw8Bow

 

Écoutez l’épisode

Marie-Madeleine a été présentée par notre invitée Anne Ghesquière dans l’épisode 9 du podcast.

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