Esther Hillesum, dite Etty, est une mystique juive hollandaise, autrice et philosophe, née en 1914. Elle est devenue un modèle pour de nombreuses personnes à travers le monde grâce à sa foi et à sa détermination à vivre pleinement malgré des circonstances extrêmement difficiles.
Elle grandit avec ses deux frères dans une famille pratiquante et étudie la littérature, la philosophie et la psychologie à l'Université de Leyde.
En 1939, elle déménage à Amsterdam pour poursuivre ses études et y rencontre des intellectuels et des artistes de gauche, ainsi que des membres de la communauté juive.
Diplômée en droit public, souffrant de dépression, comme sa maman, passionnée de psychologie, elle se met en chemin et entreprend à 27 ans une thérapie avec un ancien élève du psychanalyste Karl Gustav Jung.
De cette relation naîtra une intense passion, mais aussi une véritable révolution intérieure, qu’elle consigne dans son journal dès 1941.
En juillet 1942, alors qu’elle est internée au camp de Westerbork, elle poursuit sa démarche d’écriture et retranscrit dans son carnet son aventure spirituelle. Elle y partage très simplement comment, dans le chaos de la guerre puis de la déportation, elle contacte l’amour inconditionnel de la vie, la compassion, l’acceptation de la mort et la gratitude.
Ses écrits témoignent des trois étapes majeures de son parcours de libération intérieure. Dans un premier temps, la thérapie l'amène à se rencontrer elle-même. Par la suite, la foi lui permet, par ses lectures et prières, de rencontrer l’autre dans toute sa vérité. Enfin, cette rencontre avec Dieu dans un contexte de grande adversité lui offre d’accéder à la paix intérieure et de s’ouvrir à l’absolu.
Elle démontre avec puissance qu’une forme de richesse intérieure peut s’épanouir malgré la souffrance.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, confrontée à l'antisémitisme croissant et à la persécution des Juifs aux Pays-Bas, elle partage son incroyable aventure spirituelle : rencontrer Dieu et accueillir les événements qui se présentent à elle.
Elle est découverte bien après sa mort, grâce à la publication en 1981 de son journal intime et des lettres écrites depuis le camp de Westerbork.
Ce journal est d’ailleurs aussi un document historique de premier plan de par la description du contexte dans lequel la population juive hollandaise est progressivement privée de ses droits puis déportée en camp d’extermination.
Elle meurt dans le camp de concentration d’Auschwitz en 1943, très peu de temps après y avoir été déportée avec toute sa famille.