Soeur Chan Khong
Cao Ngọc Phương est née en 1938 à Bến Tre dans le delta du Mekong, dans le sud du Vietnam, à l’époque l’Indochine française.
Elle est la huitième des neuf enfants d'une famille de la classe moyenne.
Son père leur a appris la valeur du travail et l'humilité.
Elle le cite disant : “Ne négociez jamais avec un pauvre fermier parce que pour vous quelques dongs ne sont peut-être pas beaucoup, mais pour lui c'est suffisant pour subvenir aux besoins de ses enfants.”
En 1958, elle s'inscrit à l'Université de Saigon pour étudier la biologie. Elle s’implique également dans l'action politique, devenant la leader étudiante de l'Université, passant une grande partie de son temps à aider les pauvres et les malades dans les bidonvilles de la ville.
En 1959, elle rencontra Thích Nhất Hạnh pour la première fois, grande personnalité du bouddhisme connue pour ses ouvrages de référence sur la pleine conscience, et le considère depuis comme son maître spirituel.
En 1963, elle part pour Paris terminer sa licence de biologie, qu’elle obtient en 1964.
Elle retourne au Vietnam plus tard la même année, et rejoint Thích Nhất Hạnh pour fonder l'Université Van Hanh.
L'Ordre de l'Inter-être
Le 5 février 1966, elle est ordonnée comme l’un(e) des six premiers membres de l'Ordre de l’Inter-être (Tiep Hien en Vietnamien), parfois aussi appelé les "Six Cèdres". Suite à son ordination, elle reçut le nom de Sœur Chân Không, qui signifie “Vrai Vide”.
Elle a expliqué ainsi la signification du nom : "Dans le bouddhisme, le mot 'vide' est une traduction du sanskrit sunyata. Cela signifie 'vide d'un moi séparé.' Ce n'est pas un terme négatif ou désespéré. C'est une célébration de l'interconnexion, de l'inter-être. Cela signifie que rien ne peut exister par lui-même, que tout est inextricablement lié à tout le reste. Je sais que je dois toujours travailler pour me souvenir que je suis vide, d'un moi séparé et plein des nombreuses merveilles de cet univers, y compris la générosité de mes grands-parents et parents, les nombreux amis et professeurs qui m'ont aidé et soutenu tout au long du chemin, et vous chers lecteurs, sans qui ce livre ne pourrait exister. Nous inter-sommes, et donc nous sommes vides d'une identité qui est séparée de notre interconnexion."
L'Ordre de l'Inter-être devait être composé de moines, de nonnes, d’hommes laïcs et de femmes laïques. Les six premiers ordonnés étaient libres de choisir s'ils préféraient vivre et pratiquer en tant que moines formels ou en tant que laïcs.
Les trois premières femmes ont choisi de vivre dans le célibat comme des nonnes, bien qu'elles ne se soient pas rasées la tête, tandis que les trois hommes ont choisi de se marier et de pratiquer en tant que bouddhistes laïcs.
Parmi les trois femmes se trouvait Nhat Chi Mai, connue pour sa participation active au groupe "Youth Serving Society” : elle a enseigné au sein de divers orphelinats et s'est immolée en 1967 pour la paix.
En 1969, Soeur Chân Không s’est réfugiée en France, aux côtés de Tich Nhat Hanh.
Jusqu’en 1972, elle travaille avec Thích Nhất Hạnh à Paris pour organiser la Délégation Bouddhiste pour la Paix qui fait campagne pour la paix au Vietnam.
Le Village des Pruniers
Chân Không travaille ensuite avec Thích Nhất Hạnh pour établir la première communauté de la patate douce près de Paris, puis prépare l’ouverture d’un monastère dans un village.
En 1982, elle fonde ainsi avec lui le Village des Pruniers, ou Plum Village, un centre de méditation bouddhiste, en Dordogne, où ils vivent depuis.
En outre, elle organise des opérations de secours pour les personnes dans le besoin au Vietnam, en coordonnant des colis alimentaires de secours pour les enfants pauvres et des médicaments pour les malades.
Sœur Chan Khong a été ordonnée religieuse par Thich Nhat Hanh en 1988 à Vulture Peak, en Inde, l’une des autres terres du bouddhisme, avec le Tibet.
Elle continue aussi d’aider à organiser des activités au Village des Pruniers.
En 1993, Chân Không publie son autobiographie, La Force de l'amour, une Bouddhiste dans le Vietnam en guerre.
En 2005, pendant trois mois, elle et Thích Nhất Hạnh repartent au Vietnam (de janvier à début avril). Il s'y adresse à des milliers de personnes dans tout le pays - bureaucrates, politiciens, intellectuels, vendeurs de rue, chauffeurs de taxi, artistes.
En plus des discours sur le Dharma de Thich Thích Nhất Hạnh, Sœur Chân Không enseigne également, et dirige des pratiques de pleine conscience supplémentaires.
Elle y dirige les foules en chantant des chansons du village des pruniers, en chantant et en animant des séances de «relaxation totale».Lors des célébrations du Tết (nouvel an vietnamien) en février, elle effectué une "lecture d'oracle" pour des centaines d'adeptes bouddhistes.
En 2014, Chân Không représente Thích Nhất Hạnh dans le premier grands sommets de l’histoire réunissant de grands dirigeants chrétiens - anglicans, catholiques et orthodoxes, juifs, musulmans, hindous et bouddhistes. ils se réunissent pour signer un engagement commun contre l'esclavage moderne. La déclaration signée appelle à l'élimination de l'esclavage et de la traite des êtres humains d'ici 2020.
À LIRE, À VOIR
Ses livres
La Force de l'amour, une Bouddhiste dans le Vietnam en guerre, par sœur Chân Không, collection Les chemins de la sagesse, éditions de la Table ronde, 1995, re-publié par les éd. Albin Michel, collection Espaces libres, en 2008
Beginning Anew: Four Steps to Renewing Communication, Chân Không, introduction de Thích Nhất Hạnh, Parallax Press, 2014,
Autres livres, avec Thích Nhất Hạnh
Be Free Where You Are, de Thích Nhất Hạnh, preface de Chân Không, Parallax Press, 2005
The Present Moment: A Retreat on the Practice of Mindfulness, Thích Nhất Hạnh et Chân Không, Sounds True, 1994
Touching the Earth: The Five Prostrations and Deep Relaxation, Thích Nhất Hạnh et Chân Không, Sounds True, 1997
A lire en ligne
‘Learning True Love and Understanding Buddhism’
by Sister Chan Khong
https://archive.ph/20120804133318/http://www.forusa.org/interfaith/buddhism.html
Le site du Village des Pruniers