Virginie Despentes est une écrivaine, réalisatrice et scénariste française. Née Virginie Daget en 1969 à Nancy, en France, elle se choisit son pseudonyme d’autrice en référence à ses années lyonnaises : Despentes comme les pentes de la Croix Rousse.
Puissante, trash, libre, voilà trente ans qu’elle nous inspire en grattant le vernis du patriarcat avec un papier de verre à très gros grain. Pour qu’on voit en dessous, là où se trouve le cœur de notre condition de femme.
Virginie Despentes a grandi dans une famille modeste et a quitté l'école à l'âge de 16 ans. Elle a d’abord travaillé comme serveuse et travailleuse du sexe avant de se lancer dans l'écriture.
En 1992, elle publie son premier roman, Baise-moi. Racontant l'histoire de deux femmes qui s'enfuient de chez elles et deviennent des criminelles, il est interdit de diffusion dans plusieurs pays à cause de sa violence et de sa sexualité explicite. Le roman connaît cependant un vif succès et est adapté au cinéma.
Depuis lors, elle a publié une douzaine d'autres romans, qui ont tous été salués par la critique et ont été traduits dans de nombreuses langues. En 2006, en particulier, elle nous a collé une claque magistrale avec King Kong théorie, un essai visionnaire, dans lequel elle analyse les mécanismes de la domination masculine et décode les termes de ce que l’on appelle aujourd’hui la culture du viol. Elle y raconte sa propre histoire et révèle qu’elle a été violée et qu’elle s’est ensuite prostituée pendant deux ans. Le titre de son livre désigne la place d’où elle parle, elle qui se sent “plutôt King Kong que Kate Moss, comme fille”. Et plus loin dans le texte cette célèbre tirade : “J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf.”
Dans toutes ses réalisations, Virginie Despentes explose les conventions et touche en plein dans le mille.
Virginie Despentes, c’est de l’universel pur et brut construit depuis son expérience. En parlant d’elle, elle élabore une pensée qui nous englobe toutes. Elle est trash mais pas clivante, c'est là son tour de force.
Lire Virginie Despentes, c’est embarquer dans l’aventure de la déconstruction d’une image binaire du féminin et du masculin. C’est dézinguer les clichés de genre pour accepter qu’on peut choisir d’embrasser toutes les identités.
C’est comprendre, nous la citons, qu”Être une femme libre c’est renoncer à être une femme bien”.